Approfondir les dimensions relationelles de la propriété

Comment la propriété est-elle réglementée ? Qui est autorisé à y recourir ?

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Les droits de propriété concernent toujours nos relations avec nos semblables, les ressources vitales et les générations futures. Ils sont définis de manière à ne pas détruire ces relations. Il devient plus important d’utiliser réellement un bien (jouissance) et d’en prendre soin que de l’avoir *exclusivement pour soi* (propriété). Cela va à l’encontre de l’idée d’un « droit de disposer absolu » et empêche l’abus de pouvoir par la propriété.

Les formes juridiques de la propriété relationnalisée sont développées et contrôlées par les parties elles-mêmes. Elles permettent de multiples formes d’utilisation et suppriment, dans le meilleur des cas, l’opposition supposée entre « propriété individuelle et collective ».

### Exemples

* Dans de nombreux jardins communautaires, l’utilisation de plates-bandes obéit à une règle : *on s’en sert ou on les perd*. * Les membres du supermarché autogéré Park Slope Food Coop sont appelés *membres-propriétaires*. L’adhésion est conditionnée à un engagement mensuel de 2h47 de travail. Cela permet d’entretenir des relations entre les individus et le lieu. * Le wiki collaboratif (Federated Wiki ) facilite l’association de la production de connaissances individuelles et collectives, sans que les réalisations individuelles ne deviennent invisibles. * L’opération Village Vertical dans la banlieue de Lyon est un exemple d’habitat participatif où les habitant.e.s détiennent des parts sociales les faisant propriétaires collectivement de l’immeuble sans pour autant avoir des droits immobiliers réels. A cette fin, l’outil juridique employé a été celui du statut de propriété collective lié à la loi sur les coopératives de 1947. Les espaces communs (jardin potager, buanderie, salle commune etc.) sont gérés collectivement et de manière autonome. Les logements aussi sont des ressources collectives dont l’usage est privé en fonction du paiement d’une redevance mensuelle qui comprend le remboursement de l’emprunt et une part d’épargne qui sera reversée aux habita.e.s au moment de départ. * Pensons à l’institution dans la ville de Naples de l’organisme Acque Bene Comune Napoli à la suite du référendum qui a entrainé la reconnaissance par le Conseil municipal de l’eau comme bien commun. Cette délibération s’est juridiquement traduite dans l’institution d’un organisme de droit public à but non lucratif tel que ABC dont la gouvernance prévoit la participation de la municipalité, d’associations de protection de l’environnement, des employés et des usagers. En outre l’entreprise s’engage à suivre des critères d’efficacité, d’écologie, de solidarité et d’utilité sociale. Il s’est agi non seulement de rompre avec la logique du privé mais aussi de dynamiser la propriété publique, de la rendre commune en l’ouvrant aux citoyens.

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